18 novembre 2010

IngĂ©nieur de l’armement, ancien responsable national du MCC, Paul-Ivan de Saint-Germain vient de crĂ©er une antenne des « Semaines sociales Â» dans les Yvelines, une de celles qui existent dans toute la France, relais local de cette association oĂą l’on a le souci de percevoir les grands problèmes de sociĂ©tĂ© et oĂą s’enrichit, se rĂ©flĂ©chit, s’élabore et se transmet la doctrine sociale de l’Eglise. Il s’agit d’une force de rĂ©flexion et de proposition, prĂ©sidĂ©e par JĂ©rome Vignon, dirigĂ©e par un Conseil et un ComitĂ© de 30 Ă  40 membres. Ses membres sont choisis pour leur connaissance des questions qui se posent dans la sociĂ©tĂ© civile. Le prĂ©sident d’une antenne rĂ©gionale est membre de droit du ComitĂ©.

Comment a Ă©tĂ© choisi le thème des migrants pour les Semaines sociales ?

A chaque session, une liste de thèmes est proposĂ©e aux participants ; ils relèvent de l’actualitĂ© sociale, politique, Ă©conomique. Un vote est proposĂ© Ă  l’assemblĂ©e. La dĂ©cision est prise par le Conseil assistĂ© du ComitĂ©, composĂ© d’hommes et de femmes qui viennent du monde associatif, des mouvements catholiques et des syndicats ; cet exĂ©cutif joue le rĂ´le de caisse de rĂ©sonance et se rĂ©unit tous les mois. Il donne une « impulsion d’en haut Â», dans l’esprit de la doctrine sociale de l’Eglise, tout en Ă©tant Ă  l’écoute de ce qui se passe dans les rĂ©gions, grâce aux antennes. L’objectif n’est pas tant de se caler sur l’actualitĂ© que d’anticiper les thèmes qui vont devenir d’actualitĂ© et donner des clĂ©s pour la rĂ©flexion ; cela a Ă©tĂ© le cas pour celui de la solidaritĂ© et de la transmission ou de l’Europe comme c’est le cas pour celui des migrants qui a Ă©tĂ© choisi il y a un an. Il rejoint la question Nord-Sud et ses consĂ©quences, notamment la nĂ©cessitĂ© Ă©conomique d’une immigration pour nos pays Ă  faible dĂ©mographie. La problĂ©matique est Ă©galement europĂ©enne en raison de la libre circulation des personnes Ă  l’intĂ©rieur de l’Union ; c’est Ă  ce niveau qu’elle doit ĂŞtre rĂ©flĂ©chie.

Pourquoi cette antenne des Yvelines ?

Les Yvelines ne se rĂ©sument pas Ă  la ville de Versailles, c’est un dĂ©partement très divers et les questions sociales s’y posent comme ailleurs. J’ai personnellement Ă©tĂ© partie prenante de la renaissance des Semaines sociales, il y a un peu plus de dix ans, dans la mouvance de Jacques MĂ©raud, au moment oĂą ont commencĂ© Ă  se crĂ©er des antennes un peu partout en France. J’ai travaillĂ© avec Alban Sartori qui est Ă  l’origine de celle de Rueil. Membre du dĂ©partement « Famille et SociĂ©tĂ© Â» de la ConfĂ©rence des Ă©vĂŞques de France, j’ai Ă©tĂ© amenĂ© Ă  rencontrer les membres de l’« antenne sociale Â» du diocèse de Versailles . Dans le cadre de ma paroisse, j’ai organisĂ© des confĂ©rences intĂ©grĂ©es dans un cycle « Au cĹ“ur de la citĂ© Â», avec le souci de faire le lien entre foi et vie, en mettant en Ă©vidence la prĂ©sence du Christ au-delĂ  des structures de l’Eglise. L’idĂ©e a progressivement germĂ© au moment oĂą l’on constatait que le fichier des Semaines sociales contenait 1200 noms dans les Yvelines. La rencontre avec Philippe Rozet et Guy Aymard, du Vicariat Ă  la SolidaritĂ©, a permis au projet de voir le jour au dĂ©but de l’annĂ©e 2010.

Quel est le lien entre le MCC et les Semaines sociales ?

Nous avons des liens de complĂ©mentaritĂ© Ă©vidents ; plusieurs anciens responsables nationaux sont devenus des personnalitĂ©s des « Semaines sociales Â», Ă  commencer par son prĂ©sident JĂ©rome Vignon. La grande diffĂ©rence entre nous vient du sens inverse de nos dĂ©marches respectives : le MCC se vit par les Ă©quipes, la rĂ©flexion de ses membres part de ce qu’ils vivent, non pas de problèmes gĂ©nĂ©raux. Dans les Semaines sociales, il n’y a pas d’équipes de gens qui se convertissent mutuellement ; il y a plutĂ´t des gens concernĂ©s par la vie Ă©conomique et sociale, qui ont le souci de relayer les questions pour les faire traiter de façon publique. Ces deux approches opposĂ©es n’empĂŞchent pas leurs acteurs de dialoguer et d’avoir une mĂŞme prĂ©occupation : vivre leur foi dans le monde et la sociĂ©tĂ©.

Propos recueillis par Solange de Coussemaker