Publié le : 11/06/2025

2 minutes

vu

Jeunes mères

2025 

Jean-Pierre et Luc Dardenne

Naïma, Perla, Marianne, Julie, Jessica et leurs bébés sont hébergées dans une maison maternelle de Liège. Leurs histoires se croisent, s’entrechoquent parfois, mais finissent par se compléter. Sur ce point, le film rend hommage au professionnalisme et au dévouement des travailleurs sociaux. 

Naïma est la première à quitter le foyer. En partant, elle remercie les autres jeunes mères de l’avoir aidée à sortir de la honte d’être ‘fille-mère’. Car les géniteurs sont souvent les grands absents… Perla doit faire le deuil de son copain adolescent, qui ne veut pas assumer d’être papa… Seule Marianne est soutenue par son copain, Dylan, une très belle figure de résilience et un soutien sans faille. Mais il leur faut sortir complètement du monde de la rue. Julie finit par décider de laisser son enfant a une famille d’accueil, mais doit sortir d’abord de l’emprise de sa propre mère. Jessica essaie désespérément de retrouver la sienne : le spectateur finit par comprendre que la survie de l’enfant qu’elle porte dépend d’une rencontre qu’elle redoute tant…  

En moins de deux heures, les frères Dardenne nous font rentrer dans l’univers de ces femmes abandonnées. Les actrices sont tellement naturelles qu’on se croit dans un documentaire. En fait, seuls les bébés ne sont pas des acteurs professionnels. C’est eux qui obligent leurs mères à répondre à leurs besoins et ainsi s’adapter à leur rythme, comme le spectateur à travers la caméra sur épaule qu’affectionnent toujours les frères Dardenne. Les bébés imposent leur présence fragile dans la réalité, comme dans la fiction : c’est le côté magique du film.

La réalité sociale de Liège est aussi pesante que dans les autres films, mais le climat est différent. Le sujet de la naissance, et de la renaissance, finit par donner espoir et une tournure lumineuse aux acteurs comme aux spectateurs. On comprend pourquoi le film a remporté le Prix du scénario, le prix du Cinéma positif et le prix Ecoprod lors du dernier festival de Cannes. Sans oublier le prix du jury Å“cuménique 2025 ! [Jésus ne disait-il pas à Nicodème : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu ! Â» (Jn 3, 5)] 

Bertrand Heriard, sj et Vincent Klein, sj 

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