24 novembre 2025

Le samedi 22 novembre, une messe des Professionnels était organisée par Eccleria à la cathédrale de Nantes, avec l’aide des EDC, CVX, ACO, AfterWork, et ACI. Mgr Laurent Percerou, évêque de Nantes, a rappelé dans son homélie que le monde du travail est un espace de fraternité et d’évangélisation. La messe était concélébrée par notre aumônier national Charles Hervieux, qui a donné ensuite une conférence sur le discernement ignacien pour nous aider à faire des choix professionnels (30 participants).

Voici les grandes lignes de l’homélie de Mgr Percerou prononcée lors de cette messe des Professionnels :

Le travail, un lieu de mission et de fraternité

Chers amis, si nous sommes réunis aujourd’hui, c’est parce que nous croyons que le travail dépasse la simple nécessité économique. Il est un espace où la fraternité peut s’épanouir, où l’Évangile peut devenir concret. Vos mouvements d’Église portent cette conviction : être témoins du Christ dans la vie professionnelle, c’est participer, de l’intérieur, à la construction du Royaume de Dieu, ce Royaume de justice et de paix dont nous célébrons demain le Roi, le Christ.

« Le travail n’est pas seulement une nécessité économique, mais un espace où peut se déployer la fraternité, un lieu où l’Évangile peut devenir visible. »

Dans Fratelli Tutti, le pape François nous invite à construire une fraternité ouverte, qui « permet de reconnaître, de valoriser et d’aimer chaque personne, indépendamment de sa proximité physique » (FT §1). Le travail, par sa diversité et ses défis, est un laboratoire de cette fraternité. Il devient ainsi un terrain missionnaire, où chacun est appelé à incarner l’amour de Dieu.

Un appel à humaniser le travail

Dès la Genèse, Dieu confie à l’humanité la mission de cultiver la terre (Gn 2,15). Saint Jean-Paul II, dans Laborem Exercens, rappelle que le travail est un lieu de croissance en humanité : « En travaillant, l’homme se réalise lui-même et devient plus homme » (§9). Le pape François, quant à lui, dénonce les logiques qui blessent la fraternité – individualisme, exclusion, mépris – tout en affirmant que l’injustice n’est pas invincible. Votre présence, en tant que chrétiens engagés, est une réponse à cet appel : humaniser le travail, défendre la dignité avant la performance, et privilégier la personne avant le profit.

« Vous êtes envoyés pour ‘humaniser’ le travail, car ‘le travail est pour l’homme, et non l’homme pour le travail’. »

Une mission concrète

Cette mission se vit au quotidien :

  • En prenant soin des plus fragilisés, ces « invisibles » du monde du travail,
  • En discernant, en équipe, comment « le Seigneur passe » dans les choix professionnels,
  • En assumant des responsabilités syndicales ou managériales qui placent l’humain au cœur des décisions,
  • En refusant les logiques déshumanisantes et en favorisant le dialogue, la confiance et la proximité.

Comme le souligne le pape François, « la vraie rencontre ne se réalise pas par des moyens virtuels, mais par la proximité » (FT §43). Le travail, lieu de proximité réelle, est un chemin missionnaire : écouter, construire la paix, et offrir l’amitié.

Unis pour une Église en mission

Vos mouvements, par leur pédagogie, unissent foi et action, prière et responsabilité. Ils rappellent à l’Église que le monde du travail est un territoire à évangéliser. Vous y semez la paix, la fraternité, et la dignité, manifestant ainsi la proximité du Dieu de Jésus-Christ.

« Le monde du travail est un terrain missionnaire : il s’agit d’y semer la paix, d’y construire la fraternité, et d’y défendre la dignité. »

Que l’Esprit Saint vous donne la force d’être des missionnaires de la fraternité là où vous travaillez. Que vos gestes, vos décisions et vos relations fassent rayonner l’Évangile !