Livre de poche, 2018

768 pages

Publié le : 09/11/2025

2 minutes

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Un long chemin vers la liberté

L’autobiographie

Nelson Mandela

Mandela est né à la campagne. Son père était conseiller du roi de la tribu Thembu. À la mort de celui-ci, Mandela est élevé par le régent, qui paye des études universitaires. Pour ne pas être marié selon la coutume, il doit fuir et finit ses études d’avocat en travaillant comme stagiaire. C’est là qu’il découvre le combat pour la liberté. En 1848, le National Party, qui avait publiquement sympathisé avec l’Allemagne nazie, gagne des élections réservées aux blancs. L’ANC continue ses campagnes de masse, fidèle à sa tradition non-violente depuis sa fondation en 1917. Mandela est arrêté une première fois. Même si son équipe est acquitté, le gouvernement durcit encore l’Apartheid. 

Obligée de passer dans la clandestinité, l’ANC confie à Mandela la branche armée, qui se limite à des sabotages. Nelson Mandela et ses amis de l’ANC sont arrêtés et accusés de haute trahison. Ils risquent la peine de mort. Ils se défendent courageusement. Quand le juge reconnaît qu’ils sont coupables, ils refusent de faire appel, considérant que leurs martyrs seraient plus utiles à leur cause que le reste de leur vie. Ils sont finalement condamnés à perpétuité. 

Les prisonniers politiques sont enfermés sur une île au large du Cap. Ils cassent des cailloux et extraient de la chaux dans des conditions épouvantables. Mais Mandela considère que sa lutte continue en prison. Il acquiert ainsi, jour après jour, une autorité qui lui sera reconnue par ses pairs, et même par ses geôliers. De sa prison, il négociera avec eux les conditions de sortie de l’Apartheid. Quand le président De Klerk lui demande d’arrêter la lutte armée. Mandela lui demande d’arrêter d’abord la violence d’Etat. Sans rien lâcher, il obtient sa libération après 27 ans de détention. Son élection au suffrage universel comme premier président noir de la république d’Afrique du Sud met fin à plus de 40 années d’Apartheid. 

Cette biographie a été commencée en prison à la demande des dirigeants de l’ANC (Congrès national africain). Mandela se fait porter malade pour pouvoir écrire la nuit. Le manuscrit est corrigé par deux de ses collègues. Un troisième le retranscrit sur des feuilles minuscules, qui ont pu sortir cachées au fond d’une boîte d’allumettes. C’est ainsi qu’un récit d’une rare authenticité nous est parvenu. 

Les réflexions de Mandela sont un vrai trésor de sagesse. A la question de savoir comment il a pu partager le prix Nobel de la paix avec le président De Klerck, il répond : « Pour faire la paix avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi, et cet ennemi devient votre associé. Â» Ainsi, ce livre n’est pas seulement les mémoires d’un homme politique hors du commun. Ce chrétien méthodiste nous livre un véritable testament spirituel. 

Bertrand Hériard, aumônier de secteur à Marseille

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