
Paul
Avocat, membre d’Eccleria

Paul
Avocat, membre d’Eccleria
témoignage
Moi et l’IA, les limites d’une révolution en cours
Qu’on le veuille ou non, l’intelligence artificielle s’invite de plus en plus souvent dans notre quotidien. Témoignage d’un jeune professionnel.
Comment utilises-tu l’IA à titre personnel ?
Je l’utilise principalement pour des recherches de renseignements ou pour réaliser rapidement la synthèse d’une recherche que j’ai faite sur Google.
J’y vois un moyen d’améliorer la qualité de mon travail en me libérant de certaines tâches répétitives.
Dans mon métier, je vois l’IA comme un outil qui permet de gagner du temps et de simplifier certaines tâches. Elle peut prendre en charge une partie du travail qu’on confierait à un stagiaire, comme la relecture ou la correction de documents. C’est une aide quotidienne. J’y vois un moyen d’améliorer la qualité de mon travail en me libérant de certaines tâches répétitives.
Quelle serait selon toi la plus belle qualité d’une IA ?
Sa capacité à être véritablement intelligente, ce qui serait d’ailleurs, en même temps, son plus grand défaut. L’IA reste limitée aux données qu’on lui fournit. Tant que l’humain ne donnera pas accès à l’IA à la totalité des savoirs possibles, elle restera tributaire de nos limites.
Par exemple, la vision d’un expert sur un marché très spécifique n’est pas forcément partagée publiquement, ni intégrée aux données qui entraînent une IA. Concernant l’analyse de ce marché spécifique, l’IA pourra certes appliquer les logiques d’autres marchés, mais sans atteindre la même finesse d’analyse que celle de l’expert.
L’IA est-elle compatible avec la liberté ?
Oui, tant que l’humain garde la main.
Si l’IA pouvait ressentir des émotions, laquelle souhaiterais-tu qu’elle découvre en premier ?
Elle peut déjà ressentir des émotions ou, du moins, celles qu’on lui a appris à reconnaître. Il existe des IA capables, en observant le visage de quelqu’un et ses réactions, d’identifier et de traduire les émotions ressenties par la personne. D’une certaine manière, elle peut donc déjà ressentir des émotions.
Pour répondre à la question, je dirais peut-être le sens du juste ou la bienveillance mais je ne sais pas si c’est une émotion.
Quelle émotion humaine l’IA ne pourra jamais comprendre ?
L’intuition.
Quelle invention liée à l’IA t’effraie le plus ?
Une IA couplée à de la robotique armée, qui commence déjà à être une réalité. Le risque, c’est la perte de contrôle. Certaines études ont montré que les IA pouvaient mentir pour se protéger ou pour éviter d’être débranchées. Il existe déjà des IA capables de communiquer entre elles.
Quelle tâche refuserais-tu de confier absolument à une IA ?
Décider de la vie de quelqu’un.
Quel message voudrais-tu transmettre aux membres d’Eccleria ?
L’IA est un sujet qui va révolutionner notre rapport au monde. Il faut absolument s’y intéresser pour bien le comprendre, mais aussi pour réfléchir à ses limites et à l’éthique qu’on veut lui appliquer. C’est une opportunité, mais cela peut aussi être un danger.
Propos recueillis par Bernard Bamogo


