Xavier de Bénazé

Jésuite, responsable de l’écocentre spirituel du Chatelard

Xavier de Bénazé

Jésuite, responsable de l’écocentre spirituel du Chatelard

Publié le : 16/11/2025

3 minutes

point de vue

L’espérance chrétienne face au défi écologique

Xavier de Bénazé sj, engagé dans la conversion écologique, nous partage ses convictions pour une foi chrétienne renouvelée afin de tenir dans la tempête.

Le défi écologique peut sembler accablant : indicateurs alarmants, résistances aux changements, sentiment d’impuissance, etc. Mais l’espérance chrétienne ne repose pas sur des courbes ou des statistiques. Elle s’ancre dans une promesse plus profonde : l’amour est plus fort que la mort. C’est cette conviction qui permet de traverser la tempête et d’agir concrètement pour le bien commun.

Un constat lucide, une espérance solide 

Force est de reconnaître la gravité des enjeux actuels. Le dérèglement climatique et l’érosion de la biodiversité ne sont pas une priorité pour les dirigeants actuels, les objectifs climatiques sont largement remis en cause, l’inertie globale nourrit la peur et la morosité.

L’espérance chrétienne, ce n’est pas croire que tout ira bien, c’est croire que l’amour est plus fort que la mort.

Mais notre regard ne doit pas porter sur les tendances récentes, et regarder plus loin en arrière. En effet, les grandes tendances comme la construction de l’Europe et des projets structurants comme le “Green deal”, même rabotés, signent des changements positifs.

La foi chrétienne invite à dépasser ce constat du court terme pour s’appuyer sur une espérance enracinée dans le Christ ressuscité : une espérance qui ne nie pas la réalité, mais qui ouvre des chemins de vie. L’espérance chrétienne, ce n’est pas croire que tout ira bien, c’est croire que l’amour est plus fort que la mort.

L’espérance, un moteur de transformation pour chaque chrétien 

Même si les transformations globales semblent lentes, des initiatives concrètes émergent : changement des pratiques alimentaires dans certaines institutions, engagement de salariés dans des entreprises pour plus de sobriété, projets portés par des universités. Ces expériences, parfois modestes, montrent que la transition est possible.

En s’ancrant dans l’espérance, les chrétiens ne fuient pas la crise écologique : ils trouvent la force d’agir et d’inspirer.

L’appel est clair : là où ils se trouvent — famille, paroisse, entreprise, associations — les chrétiens sont invités à incarner une dynamique de changement. Parfois, cela signifie persévérer dans un environnement difficile ; d’autres fois, discerner un appel à s’engager ailleurs, là où la mission peut porter plus de fruit.

En s’ancrant dans l’espérance, les chrétiens ne fuient pas la crise écologique : ils trouvent la force d’agir et d’inspirer. Cette espérance active devient un moteur de transformation au service de la société et du bien commun.

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