PubliĂ© le : 02/07/2016

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Dans les forĂȘts de SibĂ©rie

DurĂ©e : 1h45.

Safy Nebbou | avec Raphaël Personnaz et Evgueni Sidikine

On se souvient du livre Ă  succĂšs de Sylvain Tesson Dans les forĂȘts de SibĂ©rie, un rĂ©cit singulier qui avait reçu en 2011 le prix MĂ©dicis essai. NĂ© en 1972 Sylvain Tesson conjugue le goĂ»t du voyage, de l’aventure, du raid et celui des mots choisis de l’écrivain. Son journal de ses six mois vĂ©cus seul dans une cabane de pĂȘcheur sibĂ©rienne, Ă  cinq jours de marche du premier village, rĂ©pondait Ă  un appel.

Celui de quitter Paris, son univers familier et de vivre en ermite, avant ses quarante ans : « Je suis parti parce que la vie m’étouffait comme le col d’une chemise trop serrĂ©. Je voulais vivre de la lenteur, de la simplicitĂ© et de l’émerveillement. Ne garder que l’essentiel. Mais on ne peut pas garder l’essentiel, on le dĂ©couvre Â» relate-t-il alors.

Le rĂ©alisateur Safy Nebbou (L’empreinte de l’ange en 2008 et L’autre Dumas en 2010) a dĂ©cidĂ© d’adapter cet exil volontaire autobiographique, hors du temps urbain, vĂ©cu aux couleurs des ciels immenses et des Ă©tendues glacĂ©es sur la cĂŽte nord-ouest du lac BaĂŻkal en Russie. Le hĂ©ros dans le film s’appelle Teddy et va rencontrer un autre solitaire : un Russe contraint de se cacher. Le quotidien de l’ermite volontaire s’organise autour de tĂąches incontournables pour sa survie, au contact d’une nature rude, et des moments de libertĂ© gagnĂ©e sur la nĂ©cessitĂ©. À l’image des glissades Ă  plat ventre sur le lac gelĂ©, du bain au sortir du sauna local ou d’un air de musique Ă  la trompette jouĂ© en un concert libĂ©rateur. La vodka coule parfois Ă  flot et l’intrigue peine Ă  toucher sur la durĂ©e.

Mais qu’importe : l’appel de la forĂȘt, de la vie en quĂȘte de silence et de ralentissement est intact. La musique d’Ibrahim Maalouf porte cet hymne au Dieu des grands espaces et des intĂ©rioritĂ©s retrouvĂ©es.

Robert Migliorini

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