Éditions jésuites, 2015

128 pages

PubliĂ© le : 23/09/2015

2 minutes

lu

Le retour en grĂ¢ce du travail

Du déni à la redécouverte d’une valeur

Jacques Le Goff

La réflexion sur la valeur du travail humain renaît en ce début de XXI° siècle, et le livre de Jacques Le Goff, ancien inspecteur du travail, président de l’association des amis d’Emmanuel Mounier, nous offre des repères pour mieux nous situer dans les enjeux actuels (chômage, réalisation de soi, réduction du temps de travail…) et les derniers textes de l’Église.

Nous prendrons conscience des modifications de sa perception par la philosophie et le christianisme bien au-delà des deux derniers siècles, puis comment les dernières évolutions ont accordé à l’individu une place inédite le menant à souhaiter s’y accomplir et obtenir reconnaissance. Et pour finir, nous réfléchirons à la contribution du christianisme à la pensée du travail aujourd’hui.
Après les annĂ©es d’après-guerre pendant lesquelles la reconstruction a magnifiĂ© le travail, les salariĂ©s ont caressĂ© l’espoir d’une humanisation puis d’une autonomie et d’un partage dans une sociĂ©tĂ© post-travail accordant un droit Ă  la paresse. L’Église de son cĂ´tĂ© a hĂ©sitĂ© entre travail sanction et instrument de rachat pour penser aujourd’hui qu’il doit faire sens et permettre l’épanouissement de l’homme. DĂ©sormais les sociologues parlent de « rĂ©enchantement Â» de l’entreprise, les salariĂ©s de confiance, solidaritĂ©, sympathie, d’autonomie, de rĂ©seaux d’échanges, de dĂ©sir de travail bien fait… L’individualisme entraĂ®ne un besoin de reconnaissance. La compĂ©tence repose sur les savoirs, les savoir-faire et, de plus en plus, le savoir relationnel.

Pour l’Église, la personne prime avant tout : dignitĂ©, libertĂ©, solidaritĂ© fraternelle, justice, selon les principes de la doctrine sociale. « C’est l’homme qui est l’auteur, le centre et la fin de toute la vie Ă©conomico-sociale Â» confirme BenoĂ®t XVI dans Caritas in veritate (25). Concrètement, elle accueille favorablement l’évolution du droit sur l’obligation d’adaptation et de reclassement du salariĂ©, sur la nĂ©cessitĂ© du don, de la confiance, de la coopĂ©ration dans l’entreprise, et toujours de la subsidiaritĂ© et du bien commun.

Le livre s’achève sur un appel à renoncer à rechercher toujours plus de nouveaux besoins, plus de revenus, plus de travail, plus d’inégalités, plus de stress…

Bernard Chatelain

Pour aller plus loin

Partager sur les réseaux