
L’Harmattan, 2025
136 pages
lu
Le parcours d’un RH 3.0
Ce livre est vraisemblablement une première en France qui doit Ăªtre saluĂ©e : un Malien, formĂ© au Mali et exerçant dans ce pays, adresse aux managers de France le rĂ©sumĂ© de ses dix premières annĂ©es de vie professionnelle et, surtout, les lignes de force qui ont structurĂ© son itinĂ©raire.
PassionnĂ© par les enjeux de ressource humaine (RH), Ousmane Daou a choisi d’approfondir ce sujet dans tous ses aspects. Il a commencĂ© par gravir les Ă©chelons dans ce domaine au sein d’un groupe hĂ´telier, avant de devenir consultant pour transmettre ses compĂ©tences RH, puis finalement de prendre la direction d’un orphelinat qui avait besoin d’une sĂ©rieuse remise en ordre, oĂ¹ la RH Ă©tait centrale.
Il rĂ©sume ce qui doit animer un RH 3.0 par quatre mots : responsabilitĂ©, rigueur, discipline, courage. Ousmane Daou applique Ă lui-mĂªme ces principes, mĂªme s’il a conscience d’avoir pu faire des erreurs — en partie induites par le contexte qu’il vivait alors. Le lecteur, en voyant la manière dont ces quatre valeurs ont influĂ© sur l’ensemble des dĂ©cisions prises par Ousmane Daou, peut se dire qu’elles sont primordiales dans toutes les fonctions de l’entreprise, mĂªme les plus modestes.
Mais pourquoi 3.0 ? Bien sĂ»r, par ce clin d’œil, Ousmane Daou souhaite montrer qu’il veut toujours Ăªtre Ă la pointe. Mais il y a une explication plus profonde qu’il ne dĂ©voile qu’à la fin du livre. Trois temps structurent la vie autour du savoir : le temps de l’école du savoir et du savoir-Ăªtre ; le temps de l’école du savoir-faire, avec la mise en Å“uvre de ce qui a Ă©tĂ© appris ; le temps de la transmission, qui est le retour Ă l’école du savoir pour les autres. Pour Daou, ces trois temps peuvent se mĂ©langer : dans l’entreprise, tous sont Ă la fois apprenants et enseignants.
Cette conscience que, tout au long de la vie professionnelle, les plus talentueux ont Ă apprendre de ceux qui le sont moins, est une des clefs de son parcours remarquable.
Cette prĂ©sentation du livre serait incomplète sans faire mention de la forme. Toutes les deux ou trois pages, il y a une maladresse de français ou une vraie faute de structure de la phrase ou d’orthographe. Ousmane Daou reconnaĂ®t d’avance, avec modestie et humour, que, malgrĂ© sa formation supĂ©rieure, le français n’a pas Ă©tĂ© son fort. Après quelques pages, le lecteur pourra, comme moi, apprĂ©cier que l’auteur et son Ă©diteur aient choisi de laisser ces fautes. C’est peut-Ăªtre une façon de nous dire : ne vous arrĂªtez pas aux apparences et aux conventions lorsqu’un vent nouveau est en train de souffler venant du Sud.
Arnaud Laudenbach